Depuis les lois Grenelle de 2009 et 2010, la France s’est engagée à diviser par quatre ses émissions de gaz à effet de serre en 2050 par rapport à 1990. L’immobilier durable est au cœur de cet objectif qui suppose à la fois la construction de bâtiments durables et la rénovation du parc existant.

Une prise de conscience environnementale

La loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte est venue renforcer cette ambition de réduction de gaz à effet de serre en façonnant durablement la stratégie immobilière des entreprises. Le projet de loi Climat (portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets) qui sera prochainement examinée par l’Assemblée nationale, devrait également apporter son lot de nouvelles mesures en faveur de la transition écologique. Aujourd’hui, sous l’impulsion de ces nouveaux dispositifs, les différents acteurs du secteur de l’immobilier, privés ou publics, innovent, expérimentent et se transforment. De nouveaux labels et certifications apparaissent, comme le label E+C-.

Réduction des émissions : de quoi parle-t-on ?

Les gaz à effet de serre (GES) sont présents naturellement dans l’atmosphère. Ils retiennent une part de l’énergie solaire renvoyée vers l’espace par la Terre sous forme de rayonnement infrarouge (= effet de serre). Augmenter la concentration (= le stock) de GES dans l’atmosphère provoque une augmentation de l’effet de serre, ce qui dérègle le climat. Les émissions de GES par les activités humaines sont le principal moteur du changement climatique actuel car ces GES s’accumulent durablement dans l’atmosphère.

En effet, si une partie des émissions est absorbée par dans des réservoirs naturelles (océan, forêts, biomasse, etc…), l’autre partie persiste dans l’atmosphère augmentant ainsi à long terme le stock de GES dans l’atmosphère. Le dérèglement climatique est donc irréversible et il n’est question que de limiter et de s’adapter à ce changement.

Depuis 1850, la quantité de GES émise chaque année à l’échelle du globe n’a cessé de croitre. En d’autres termes, le débit du robinet supérieur n’a fait qu’augmenter accélérant ainsi le remplissage du stock atmosphérique et donc le changement climatique. L’atténuation repose donc sur une réduction des émissions annuelles de GES.

Il s’agit d’inverser la tendance et progressivement fermer le robinet pour diminuer le débit. Puisqu’il sera impossible de réduire à zéro les émissions anthropiques, le concept de « neutralité carbone » repose sur un équilibrage des émissions résiduelles par une séquestration –une augmentation du stock de carbone organique. La capacité de séquestration (= le débit maximal) n’étant pas du même ordre de grandeur que les émissions annuelles, il s’agit avant tout de réduire les dîtes émissions.